La mode féminine au fil de l’histoire

De la préhistoire au XXème siècle

Depuis la nuit des temps et dans toutes les régions du monde, l’être humain s’habille. LA MODE naît avec notre espèce et évolue en fonction des époques.

A la préhistoire, le vêtement apparaît pour des raisons fonctionnelles liées à la nudité et aux intempéries. Puis il se customise, se teint et se coud pour devenir personnel : il s’inscrit comme un critère social, géographique et de genre, devenant ensuite un atours d’esthétisme et de séduction.

A la fin du Moyen-Age, le style vestimentaire correspond à un miroir de la condition sociale : le vêtement est serré dès l’enfance dans l’aristocratie pour donner de la verticalité à la silhouette ; tandis que les gens du peuple portent des tenues souples et amples, afin d’être à l’aise pour leur travail au champ ou à la ville.

A l’époque moderne (XVIè-XVIIIè siècle), le parfum et le maquillage accompagnent les costumes de la cour et la première presse vestimentaire est publiée sous la forme d’almanachs illustrés.

Le XIXème siècle est marqué par le premier défilé de mode par le pionnier de la Haute-Couture : Frédéric Worth.

En 1900, on comptait à Paris une vingtaine de maisons de Haute-Couture ; Lanvin est aujourd’hui la plus ancienne maison de couture parisienne en activité. De grands créateurs émergent et marquent durablement le style de leur clientèle aisée. En parallèle, l’électricité amène l’industrialisation et par là-même la confection, ancêtre du prêt-à-porter. La mode populaire, confectionnée jusque-là par les mères de familles, l’est désormais dans des ateliers et devient accessible dans des grands magasins ; les vêtements femmes sont présentés dans des vitrines d’abord parisiennes puis en province.

Depuis les années folles

En 1930, ce sont les premiers pas de la publicité et avec elle la promotion de grandes marques : Coco Chanel impose le style garçonne et cette idée que la mode féminine peut être chic et confortable.

Pendant la seconde guerre mondiale, le système D permet aux femmes de rester élégantes malgré les temps rudes : le marché du textile étant très touché, les rideaux se transforment en vêtements et la jupe crayon s’impose, car elle utilise moins de tissu. Les jambes se découvrent peu à peu.

Après guerre, les européens ont envie de couleur et d’innovation : ils importent le style américain, sa mode, ses chewing-gum et le rock’n roll. Ce sont les premiers vents d’émancipation de la femme. La mode « fashion » des jeunes gens s’oppose aux collections classiques. Le bikini débarque sur nos plages et la lingerie sexy dans les chaumières, ainsi que les idées féministes. Christian Dior, avec le « New Look », redessine et sublime la taille des femmes ; Paris redevient alors la capitale de la mode et de l’élégance.

Dans les années 50, la France assiste à une déferlante de prêt-à-porter.

Les 60’s, marquées par un bouleversement des mentalités, voient ses jupes raccourcir jusqu’à la limite... Les corps adoptent une silhouette plus libre et le jean, pantalon mixte par excellence, devient un phénomène mondial.

Les années 70 sont bohèmes, les années 80 sont « too much », amenant chacune ses propres formes et couleurs. Le style « working girl » accompagne les femmes hors du foyer dans une nouvelle place sociale où elles s’imposent auprès des hommes.

Les tops-models dessinent un nouveau visage à la mode, devenant des idoles pour les jeunes esthètes. Puis les mannequins descendent du podium de la Haute-Couture pour se populariser dans la presse. Apparaît en parallèle une mode rebelle, porteuse de valeurs politiques et idéologiques communautaire (mouvement « New-Wave »).

En 90’s, la guerre du Golfe calme les ardeurs de la période précédente : la mode aspire à plus de sobriété et de minimalisme.

En 2000, la société française est témoin d’un joyeux patchwork où chacun peut trouver son style. Pour la première fois, le nom du fabricant peut compter davantage dans son achat que le produit lui-même ; c’est le phénomène des marques. Et avec lui la tenue sport à usage urbain, portée par des influenceurs venant du monde du football.

De nos jours

Internet bouleverse les codes, avec des défilés retransmis instantanément, commentés, adorés, décriés. Un échange direct et immédiat est désormais possible entre les marques et leurs consommateurs. Les commandes sur la toile se multiplient, permettant à chacun de faire son shopping de chez soi !

Cette facilitation des achats à distance, combinée à la mondialisation et aux progrès technologiques dans la confection induit des habitudes de récolte, de fabrication et de consommation nuisibles : à notre planète, à notre peau et à notre corps ! Ce phénomène contribue à l’établissement d’un esclavage moderne sans foi ni loi : les prix cassés viennent rivaliser avec la qualité, l’écologie, la santé et les Droits de l’Homme.

Notre humanité étant capable du pire mais aussi du meilleur, un mouvement est à l’œuvre en ce moment, qui prend conscience de cette dérive et des dangers multiples qui l’anime.

C’est ainsi que le commerce de proximité est à nouveau mis à l’honneur pour privilégier des circuits courts.

Cette démarche va dans le sens d’une mode durable, d’une traçabilité à nouveau possible (pour des articles made in France) et d’une conservation des emplois français. Consommer autrement, c’est aussi savoir décrypter les étiquettes des produits pour privilégier les matières naturelles et les labels bio.

Le prix de l’éthique, plus coûteux que l’achat aveugle, c’est aussi le prix de notre santé, quand nous accédons à des informations toutes aussi inquiétantes les unes que les autres : pesticides, de produits chimiques, de matières issues des hydrocarbures et de modificateurs hormonaux à tous les étages de la fabrication.

Devant l’augmentation du nombre de cancers, de maladies auto-immunes (fibromyagie, sclérose en plaques, …) et de problèmes cutanés (allergies, eczéma, mycoses, effets secondaires de traitements anti-cancéreux, …), nous mesurons l’importance de prendre soin de soi en contrôlant notre consommation.

Ainsi nous sommes nombreux à privilégier des marques aux normes françaises et engagées.

Et dans cette recherche de sens et de développement durable, un phénomène se développe, afin de donner une seconde vie aux vêtements.

La mode se réinvente encore et ensemble, à travers elle, nous écrivons l’histoire de demain. 




Articles à lire : 

          Ouvrage : Histoire des modes et du vêtement – Du Moyen Âge au XXIe siècle,

          éd. Textuel éditions

• Histoire de la mode et du vêtement : de la préhistoire à nos jours